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Nous vous livrons la suite de nos aventures guatémaltèques : après avoir visité Antigua, Tikal et Semuc Champey, nous mettons le cap vers la ville de Quetzaltenango plus communément appelée Xela, nom maya signifiant “au pied de 10 montagnes”. Et c’est justement le volcan Santa Maria qui nous amène là.

L’art de perdre son temps…

Nous avons déjà entamé notre voyage au Guatemala de moitié, et le sentiment de perdre notre temps dans les transports nous frustre au plus haut point. Pour rejoindre Xela depuis Coban, il nous faut repasser par Guate/Antigua. Malheureusement, comme la route est pourrie, nous mettons un temps fou (8h) à faire le trajet et arrivons trop tard sur Antigua pour prendre le second shuttle en direction de Xela.

Nous restons dormir sur place et partons le lendemain à l’aube (5h30). Une fois n’est pas coutume, la route qui mène à Xela est belle. Nous roulons vite. En 2h30 nous parvenons à notre prochaine étape et sommes enthousiasmés à l’idée de ne pas perdre une journée supplémentaire.

Mais la malchance veille et nos plans seront bien vite contrariés. Quand nous nous présentons à l’hôtel (la Zen house – Colibris) que nous avions réservé,  personne ne nous répond. Nous sonnons, nous appelons les numéros de téléphone affichés sur la porte d’entrée, en vain. Finalement un touriste nous ouvre et nous explique que le proprio n’est pas là. Il nous fait entrer et nous patientons….longtemps.

Nous ne savons pas quoi faire de nos bagages. Nous attendons, nous re téléphonons…. il est 10h00 et nous sommes toujours là à attendre sentant, impuissants, que la journée va nous échapper. Pendant que Régis discute avec des locataires et qu’il tente de contacter une dernière fois le proprio, j’en profite pour jeter un œil à l’hôtel et  constate que les lieux sont bien dégueulasses. Ça fait un moment que les espaces communs n’ont pas été nettoyés, les toilettes sont infâmes, la cuisine en vrac. Ni les chambres d’ailleurs où il reste les poubelles des locataires précédents alors qu’elles sont vacantes, prêtes à être relouées. Il est 11h, nous décidons de sacrer notre camp et d’aller ailleurs.

Comme nous avons déjà perdu une matinée, nous décidons de visiter la ville tranquillement pour le reste de la journée. Malheureusement, même si certains morceaux d’architecture sont intéressants, le charme n’a pas vraiment opéré avec Xela.

Nous nous renseignons sur les tarifs des excursions pour le Volcan Santa Maria. Les prix sont prohibitifs. Comme nous souhaitons partir très tôt pour faire l’ascension complète du volcan, nous optons pour le taxi (75Q, négociable mais nous n’avions pas envie de nous prendre la tête). Le chauffeur, Luis, nous donne rendez-vous le lendemain matin à l’hôtel.

L’ascension presque ratée du Volcan Santa-Maria

Comme prévu, Luis est au rendez-vous. En 15 minutes nous rejoignons le village de  Llanos del Pinal où il nous dépose au seuil du sentier de randonnée. À cette heure il fait encore nuit. Munie de ma lampe frontale, j’éclaire le chemin caillouteux enveloppé de brume. Nous sommes seuls, tout est silence. Au bout d’une heure de marche, nous assistons à un magnifique lever de soleil, accompagné par le chant des coqs.

Malheureusement, nous manquons le sentier sans le savoir. Au pied du volcan, des fermiers exploitent des champs. Leur présence et celle de leur bétail creusent des sentiers parallèles. C’est l’un de ceux là que nous sommes en train de suivre par inadvertance.

Nous savions que l’ascension du volcan devait être ardue. Mais au bout de quelques heures de marche, nous sommes inquiets de ne pas avoir commencé cette fameuse montée. En jetant un œil à notre GPS, nous réalisons que nous nous éloignons du sommet. Plutôt que de faire demi tour nous décidons d’emprunter un chemin fait à coup de machette dans la forêt et qui semble monter. Le sentier s’arrête par certains endroits et nous sommes obligés de nous frayer un chemin dans la végétation dense et broussailleuse. Nous jouons des coudes avec les branchages, les lianes, les troncs. La forêt ne semble jamais finir. Au loin, nous entendons le Santiaguito vrombir.

Au bout de quelques heures nous parvenons à nous extirper de la forêt et apercevons le sommet du Santa Maria qui, hélas, semble encore bien loin. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. La forêt a été remplacée par des rangées touffues de chardons. La montée est plus ardue à travers cette végétation piquante et sous un soleil de plomb. Nous hésitons : faut-il continuer ou abandonner ? Puisque nous sommes si proches du but, nous décidons de nous obstiner. Nous grimpons, petit à petit, en nous accrochant aux touffes d’herbe et aux chardons. Je m’arrête près d’un gros rocher pour jauger le panorama et là, surprise : Derrière le rocher, il y a le vide de la caldera mais surtout en contrebas nous voyons parfaitement le Santiaguito et ses fumerolles. Même si nous n’avons pas encore atteint le sommet du Santa Maria, j’ai le sentiment d’avoir réussi cette ascension. Régis, quant à lui, semble découragé.

Guatemala - Volcan Santa Maria - santiaguito

Nous continuons, toujours en nous accrochant à la végétation pour nous aider dans la montée quand, enfin, nous entendons des voix humaines et apercevons une silhouette. Nous y sommes, nous avons réussi à rejoindre le sommet!

Et là quelle ne fut pas notre déception de voir que, non seulement le Santiaguito est recouvert d’un épais manteau nuageux, mais surtout que le site est couvert de détritus. Épouvantable scène emblématique de notre époque. 

Au milieu des déchets, des villageois forment des cercles et implorent Dieu, espérant que d’ici leurs prières seront mieux entendues. 

Nous redescendons par le sentier officiel qui s’avère être particulièrement pénible pour les genoux et en effet très difficile autant pour la montée que pour la descente. J’ai bien failli me blesser en glissant sur un rocher alors que j’avais mon appareil photo dans mon sac à dos. J’ai bien senti l’objectif me rentrer dans les vertèbres mais, heureusement, rien de cassé!

Nous attrapons un Chicken bus pour le retour (2Q) et rentrons complètement épuisés, recouverts de branchages, de fleurs de chardon et de poussière après 9h de randonnée. Nous faisons pitié à voir. Jamais douche n’avait été si méritée.

Si c’était à refaire ?

Très honnêtement, je ne pense pas que l’ascension complète du Volcan Santa Maria vaille la peine, à moins que vous ne vouliez absolument vous mettre à l’épreuve physiquement (comptez environ 6 heures pour monter et descendre à un bon rythme, sur le sentier officiel). Même si le panorama est beau, le tout est gâché par les détritus au sommet. En tous cas pour moi qui suis sensible à l’écologie, ça m’a laissé un goût amer dans la bouche.

Même si nous ne l’avons pas faite, on nous a dit que la randonnée jusqu’au belvédère semblait suffisante (3h en tout) : vous pourrez y voir le Santiaguito à condition d’y arriver avant 9h (La course contre les nuages est lancée!).

Et surtout, si vous venez sans guide, commencez votre randonnée une fois le soleil levé ou soyez très vigilant, histoire de ne pas louper le sentier officiel (bon il faut bien avouer que nous sommes particulièrement « dans la Lune » parfois) 😉

INFOS PRATIQUES

Transport

Pour vous rendre au volcan Santa Maria vous avez 3 options :

  • L’excursion avec une agence (à partir de 200Q)
  • En taxi (75Q négociable)
  • En Chicken bus (2Q)

Où dormir ?

Nous vous déconseillons vivement l’hôtel Zen House-Colibris (voir plus haut).

Kasa Kamelot : Très bien, très propre et très calme. Grande chambre avec salle de bain. Cuisine collective toute équipée et propre. Personnel très avenant. Ça fait plaisir de savoir que notre argent sert à payer du personnel plutôt que des proprios qui s’en foutent plein les poches et ne font aucun effort. 

Où manger ?

Xela pan : petite boulangerie où se gâter à petits prix.

Restaurante Ahuacatl : restaurant mexicain sympathique qui sert des plats traditionnels (Pibil, Mole, Chile en Nogada etc).

2 Commentaires

  1. Bonjour, je passe par hasard sur votre site… Merci pour votre article. Je suis en train de préparer mon itinéraire et j’hésitais à faire l’ascension de ce volcan car il n y pas trop d’infos dans mon routard… J y vois plus clair maintenant, j’irais donc jusqu’au belvédère seulement et en taxi ou chicken bus ! Merci encore. Maeva

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