Après notre séjour à Carthagènes-des Indes, nous mettons le cap vers les villages du Santander : Giron, Barichara, San Gil, Villa de Leyva. En reprenant un peu d’altitude, l’air se fait moins écrasant. Nous respirons enfin en Santander.

N’ayant pu nous faire vacciner contre la fièvre jaune (à la fois pour des raisons de santé et à cause d’une pénurie de vaccin en Amérique du Nord), c’est à regret que nous évitons la côte caribéenne et ses destinations phare que sont Santa-Marta, Minca et la parc Tayrona. La décision de faire passer notre santé avant tout n’a pas été facile, mais c’est ce qui était à mes yeux plus raisonnable. La vie est courte, mais inutile de la raccourcir davantage en prenant des risques inutiles.

De carthagène, nous prenons un bus de nuit en direction de Bucaramanga avec la compagnie Expresso Brasilia.

Giron

Giron est un village patrimonial dans la conurbation de Bucaramanga. Elle est qualifiée de “ville blanche” en raison de la chaux qui recouvre les murs de son centre historique.   En réalité, elle n’est pas plus blanche que Barichara ou Villa de Leyva, mais j’imagine qu’il fallait bien trouver un slogan accrocheur pour appâter le chaland à grand coup de marketing touristique.

Cela dit, la ville est charmante, il faut l’avouer. C’est le soir qu’elle est le plus animée, quand les familles se rassemblent sur la place principale et profitent de la fraîche en mangeant des brochettes et du maïs grillé achetés aux gargottes de rue.

Même si nous y avons dormi, il est possible de visiter Giron dans la journée seulement, entre deux trajets, tellement le centre historique se parcourt vite à pied.

Sur la route, entre Giron et San Gil, il est possible de s’arrêter au Canyon de Chichamocha. Nous sommes renseignés et nous y avons renoncé car l’endroit a été ravagé par le tourisme de masse : téléphérique, piscine artificiel et jeux d’eau, béton. Bref, plus rien de naturel dans ce lieu qui a dû être magnifique autrefois.

Comment se rendre à Giron ? De la gare routière de Bucaramanga, prendre un taxi. environ 12 000 COP, 15 minutes. Pas besoin de négocier : les taxis sont équipés de taximètre et la grille tarifaire est disponible dans chaque véhicule.

Où dormir ?
Hotel Las Nieves : Résidence coloniale familiale, calme, propre, située en bordure de la place principale.

Barichara

Selon les brochures touristiques, Barichara est l’un des plus beaux villages de Colombie. Difficile de résister à ses ruelles pavées et escarpées, ses maison blanchies à la chaux, ses toits de tuiles orangées, ses portes en bois massifs colorées, ses églises ocres, ses paysages vallonnés.

Ile ne faut pas manquer de faire la randonnée du Camino Real qui relie Barichara à Guane, un petit village d’une aussi grande beauté. La balade n’est pas difficile, si ce n’est un soleil de plomb qui frappe fort.

Comment s’y rendre ? De Bucaramanga, les bus CotraSangil partent toutes les demie-heure pour San Gil, puis même chose de San Gil à Barichara. Il existe également quelques bus directs. 22000 COP

Où dormir ?
Hostal Casa Nacuma : auberge de jeunesse chaleureuse et paisible dotée d’une superbe cour intérieure.

San Gil

San Gil sera notre second fail du voyage. Nous nous y sommes arrêtés pour visiter les cascades de Juan Curi. Comme nous y étions le 25 décembre, nous avons bien pris soin d’aller la vieille à la station de bus Terminalito d’où partent les bus locaux pour vérifier que les bus circulaient bien le jour de Noël. On nous l’a confirmé, appel téléphonique au chauffeur à l’appui : il y a des bus toutes les heures pour Charalá. Il suffira de demander l’arrêt aux cascades.

Le lendemain, une dizaine de personnes attendaient le bus en vain. Après quelques heures d’attente, chacun a fini par se disperser, avec des mines renfrognés. Nous nous sommes rabattus sur la visite du Parc Gallineral, le jardin botanique de San Gil. Agréable mais pas impressionnant. Nous avons attendu que le reste de la journée passe dans l’indolence.

Villa de Leyva

Quand nous arrivons à Villa de Leyva, nous sommes ravis : l’air est doux, des majestueuses montagnes font dos à la ville, les ruelles du village sont agréables et élégantes, la place principale est impressionnante de démesure. Le mirador de Villa de Leyva est la cerise sur le gâteau : Une montée à pic, une vue imprenable sur la ville, le paramo du parc Iguaque à portée de main.

Victime de son succès, la ville est prise d’assaut par les touristes bogotanais et occidentaux. L’expansion touristique n’est pas sans créer certains problèmes que d’autres villes ont connu avant elle.  Un grand groupe immobilier (CAFAM) veut acheter les terrains pour y construire un centre de villégiature et spa d’une ampleur excessive. Les habitants qui luttent et manifestent contre ce projet sont préoccupés par une expansion touristique déréglée, l’accès à l’eau et le traitement des déchets qui sont déjà des problèmes en soi pour beaucoup d’entre eux, l’augmentation des coûts des logement. Bref, ils craignent à juste titre que ce projet ne nuise plus aux habitants qu’il ne leur offre l’opportunité d’améliorer leurs conditions de vie. Ils réclament au contraire un tourisme durable qui bénéficierait à la population plutôt qu’à de grands groupes immobiliers et financiers. Vous pouvez en apprendre davantage sur leurs revendications sur leur page facebook  Movimiento por la protección del territorio, NO Megaproyectos-No CAFAM

Malgré des articles de blog recommandant Pozo Azules, nous vous le déconseillons fortement, surtout si vous êtes des amoureux de la nature : terrain privé payant avec sentiers pour les Quads. Bassins d’eau en forme de piscines artificielles creusées à la va vite. Bref, un paysage façonné à coup de bulldozer, sans intérêt. Malgré la grande laideur du site, les visiteurs persistent à prendre des photos qui vont vous vendre du rêve à tout prix en vous vantant le magnifique contraste des couleurs de la terre ocre et de l’eau turquoise. Épargnez-vous ça.

Comment s’y rendre ?

San Gil>Tunja>Villa de Leyva. Le chauffeur nous arrête près d’un rond point avant d’arriver à Tunja. De là, il faut héler un bus en direction de Villa de Leyva.

Villa de Leyva> Bogota : bus directs

Raquira

Raquira est un village qui se visite facilement à la journée depuis Villa de Leyva. Il abrite une manufacture de poterie. Nous avons beaucoup aimé les façades des maisons colorées et peintes de fresques originales. Par contre, nous avons détesté ses innombrables boutiques de breloques pour touristes qui lui donne un air “cheap” et peu authentique. L’entrepôt de poterie est en revanche impressionnant.

Ce que nous en avons pensé :

Nous avons beaucoup apprécié les villages du Santander qui sont tous plus charmants les uns que les autres. Barichara est sans conteste celui que nous avons le plus aimé.

Toutefois, je suis assez lasse de la malhonnêteté du marketing touristique, cette propension à vendre du rêve à tout prix, à créer des slogans accrocheurs et des formules bourrées de superlatifs, à générer des attentes qui ne correspondent en rien à la réalité… Ce qui n’est pas spécifique à la Colombie mais bien un tendance générale/mondiale qui me frustre de plus en plus lors de mes voyages.

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