Village relais pour les grimpeurs du Mont-Fuji, Kawaguchi-Ko est une bourgade paisible au bord du lac éponyme. Jour de pluie, paysage d’aquarelle. Les nuages glissent lentement sur les cimes des montagnes.
« Celui qui gravit le Mont-Fuji une fois est un sage, celui qui le gravit deux fois est un fou », proverbe.
7h20. Nous prenons, in extremis, le premier bus de la matinée. Direction la 5ième station du Mont-Fuji, à 2305 mètres d’altitude, où nous commençons notre randonnée. Le Mont-Fuji est divisé en 10 stations jusqu’au sommet. De la 7ième à la 9ième station, des refuges offrent des espaces de repos, de la nourriture (très chère mais nous avons emporté nos provisions) et des services de gravure pour les randonneurs munis d’un bâton de pèlerin.
Même si des enfants et des vieillards entreprennent la montée, l’ascension du Mont-Fuji s’avère plus difficile qu’il n’y parait… Si, au début, la pente, en graviers volcaniques, est difficile mais régulière, la montée nous réserve quelques surprises. Dès la 7ième station (3010 mètres d’altitude) le sentier disparaît. Nous faisons face à une paroi rocheuse abrupte, à la limite de l’escalade. Mais nous ne sommes toujours pas au bout de nos peines : de la 9ième à la 10ième station (3460m alt), l’espace praticable rétrécit, les grimpeurs devant partager la voie avec ceux qui redescendent. La montée est ardue. Les jeunes grimpeurs japonais, solidarité oblige, nous remotivent par des sourires, salutations enthousiastes ou high five.
L’effort et la fatigue agissent comme des drogues. Épuisés mais euphoriques nous atteignons le sommet, après 5h de marche intensive. 3773 mètres d’altitude. Nous sommes grisés par notre réussite et par la beauté du paysage qui nous entoure. Une mer de nuages s’étire sous nos pieds, à perte de vue. Derrière nous, le cratère gigantesque et enneigé du Mont Fuji, immuable et silencieux.
La redescente est un enfer. 3h de glissades sur un sentier de graviers volcaniques en lacet qui nous laisse les genoux en charpie.
18h. Nous rejoignons la 5ième station, après 8h de randonnée. L’impression d’être allée au bout de mes limites me laisse une sensation d’accomplissement. Qui eut cru que la douleur puisse être un plaisir.
Ascension du Mont Fuji, que prendre?
Pensez à faire des provisions de nourriture et d’eau pour la journée. Les refuges entre chaque station sont peu nombreux et leurs produits sont chers. Vous pouvez acheter un bâton de pèlerin dans la boutique de la 5ième station (que vous pourrez reprendre dans l’avion) et le faire graver à chaque station pendant la randonnée.
Équipez vous d’un chapeau, de lunettes de soleil et de crème solaire, car une fois en altitude ça tape très (TRÈS) fort. Prenez un pull et un coupe-vent. Même si l’effort vous tiendra chaud, en montant les températures rafraîchissent. Vous aurez besoin de votre pull et de votre coupe-vent une fois arrivé au sommet ou les vents sont très fort (et éventuellement en cas d’averse). Vous aurez besoin de chaussures de randonnée solides, en particulier pour la descente (ou alors de chaussures auxquelles vous ne tenez pas).
Il est possible de faire l’ascension de nuit et de dormir dans un refuge, afin d’assister au lever du soleil au sommet le lendemain matin. Il est également possible de commencer au pied du Mont-Fuji pour ceux qui sont vraiment très motivés.
Allez à votre rythme. Courage, ne lâchez pas!
L’ascension du Mont Fuji est un de mes rêves ! Mon compagnon a eu la chance de le faire lorsqu’il était en stage au Japon et ça reste un de ses plus beaux souvenirs ! Il l’avait fait de nuit en partant de la base, apparemment personne ne fait cela, c’est juste qu’avec ses amis ils se sont trompés. Arrivés à la 5° station ils se sont retrouvés d’un coup dans la foule ! Ils ne s’étaient pas vraiment équipés pour la montagne (un petit sweet et un petit kway) car en bas il faisait chaud et l’on vraiment regretté car au sommet il fait très froid et on a peine pu rester au sommet pour profiter du paysage (un peu dommage quand même!!)
Suite à son expérience et son récit, je pensais que l’ascension se faisait uniquement de nuit par tradition ! Ca doit être plus sympa de randonner de jour car bon marcher 5 h sans rien voir ça doit être long !
🙂 Je suis d’accord avec toi. Marcher 5h de jour, en montagne,c’est déjà long, alors de nuit… Mais le paysage au lever du soleil doit être incroyable!
Rah la chance, nous la météo était pourrave au sommet 🙂 Mais on a commencé de nuit aussi et on a eu droit à de belles et grosses averses avec beaucoup de vent…
Effectivement on a été très chanceux. Quand on est redescendu, ceux qui s’apprêtaient à faire l’ascension de nuit ont eu le droit à une belle averse.