Nagoya est certainement la ville qui nous a le moins plu. Ville froide, impersonnelle, hyper-urbanisée et sans charme.
Ce qui nous a plu : avoir passé la nuit dans un Ryokan, une auberge traditionnelle dont les chambres sont recouvertes de tatamis.
Dans le quartier du centre-ville et de Sakae, se dressent quelques tours au design intéressant. Les Spiral Towers et l’Oasis 21, une gare routière dont la toiture oblongue en verre semble flotter sur le quartier.
La visite du Château, en revanche, vaut le détour. Les guides bénévoles sont ravis de parfaire leur anglais avec nous. Le Donjon du château est célèbre pour ses dauphins à tête de tigre, posés de chaque côté de la toiture. La légende veut que cette créature mythologique protège les bâtiments des risques d’incendie.
Au sud du centre-ville, se trouvent la Cité des sciences et le quartier d’Osu Kannon, un endroit plus “underground” où de nombreux fripiers vendent des yukatas d’occasion.
Si la société nipponne semblait jusque-là exempte de défauts, Nagoya a su nous ramener à la réalité. Comme dans toute métropole, la pauvreté est plus visible. De nombreux sans abris vivent et dorment sous les ponts. Toutefois les exclus du Japon ne sollicitent jamais les passants : dans une société où la réussite professionnelle est primordiale, où l’adhésion au groupe et le respect des convenances sociales exercent une pression constante sur les individus, les exclus se considèrent comme seuls responsables de leurs échecs. Celui qui perd son emploi, perd tout : sa famille, son honneur, sa place dans la société. Hanté par la honte, il devient une ombre qui s’exile loin du regard des consommateurs de masse.