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Visiter Prague était un rêve que je nourrissais depuis longtemps. Trop fauchée pour y aller quand j’habitais encore en France, nous avons profité de notre retour en famille à Noël pour y faire une escapade de 6 jours. J’avais entendu dire que Prague était la plus belle ville d’Europe sans avoir aucune idée de ce qui m’attendait… Cette ville, dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est tout simplement incroyable.

La ville aux mille clochers étant le berceau de la contre-réforme, le pouvoir n’a pas lésiné sur les moyens pour convaincre le peuple de revenir sur des chemins plus catholiques. Si les amoureux de vielles pierres et de chefs-d’œuvre baroques auront le tournis, les amateurs d’art moderne y trouveront aussi leur compte.

Malá Strana et le château de Prague

C’est dans ce quartier que nous avions installé nos pénates. Signifiant littéralement « petit côté », le quartier Malá Strana, coincé entre le fleuve Vltava et la colline de Petřín, est un méandre de ruelles qui grimpent jusqu’au très touristique Château de Prague qui surplombe la ville.

La rue Nerudova qui rejoint le château de Prague comporte de nombreuses rues escarpées, de belles bâtisses à atlantes et d’anciennes devantures de commerces.

 

Pour visiter le château de Prague, vous avez plusieurs formules allant de la gratuité au billet d’entrée partiel B/C ou complet A (qui en fait ne l’est pas vraiment). Le site dans l’ensemble est gratuit mais visiter chaque monument qui le compose requiert un billet payant. Nous avons opté pour la formule la plus chère à 350K qui comprend l’accès à 7 sites sur 10 (les autres étant payants individuellement). Ce billet vous donne accès à (en gras les sites qui valent vraiment le coup, à mon avis) :

  • La cathédrale Saint-Guy. La gratuité est limitée à la travée et au narthex de l’entrée. La nef et le chœur sont accessibles pour les visiteurs munis d’un billet forfaitaire.
  • L’ancien Palais Royal possède de très belles fresques d’armoiries.
  • Le musée sur l’histoire du Château. Comme son nom l’indique, c’est une expo permanente sur l’histoire du château. Pour les mordus d’histoire et d’archéologie.
  • La basilique Saint-George est un charmant monument d’art roman (nef) et baroque (façade).
  • La ruelle d’Or, une petite rue médiévale commerçante aux maisons « de poupées » tellement elles sont étroites. Également, un musée d’armures et d’objets de torture.
  • La tour de la poudrière est aujourd’hui un musée de costumes militaires.
  • Le palais Rosenberg. Seule la chapelle tout en fresques en trompe l’œil vaut le détour.
  • Contrairement à ce qui est indiqué dans le Guide du Routard, la Galerie du Château n’était pas comprise dans notre billet.

D’autres sites sont à ne pas manquer aux alentours du château: le Palais Schwarzenberg, un musée d’art baroque dont la façade en sgraffito est étonnante ; Notre-Dame de Lorette (150K), une magnifique église baroque qui est l’écrin du Trésor de Prague, un ostentatoire de diamants ;  L’abbaye de Strahov (80K) qui possède une belle bibliothèque baroque et la colline de Petřín d’où il y a une vue imprenable sur la ville (Tour d’observation 120K).

C’est dans la partie basse de Malá Strana que nous logions. Notre chambre au Little Town Budget Hostel donnait sur la place Malostranské náměstí et l’église Saint-Nicolas (entrée 70K – À ne pas confondre avec celle du même nom dans la vieille ville).

L’emblématique Pont Charles est le trait d’union entre la vielle ville et Malá Strana. Encadré de deux tours (80K) et bordé de statuts de saints, il est le symbole de la ville. Le long de la Vltava vous serez stupéfaits par le nombre d’oiseaux et de cygnes qui nichent là. Une vraie ménagerie !

Nous empruntions quasiment tous les jours le pont Charles. En ombre chinoise dans l’obscurité, sous la lumière vive de midi ou estompé sous la neige, le lieu est magique. C’est de très bonne heure le matin qu’il faut le visiter pour échapper à la foule de touristes. Nous l’avions traversé vers 6h du matin car nous avions un train à prendre tôt : nous n’étions qu’une poignée de visiteurs matinaux, la ville était à nous.

Marre du Baroque et des vieilles pierres? Devant le musée Franz Kafka (200K) découvrez Proudy, l’irrévérencieuse sculpture interactive de David Černý : 2 hommes urinent dans une flaque d’eau qui a la forme de la Tchéquie. Le mouvement de leur jet d’urine dessine des citations littéraires. Le Mur John Lennon, autrefois un symbole de la révolte et de l’aspiration à la liberté de la jeunesse pragoise, est un imbroglio de graffitis qui n’a plus beaucoup de sens. Incontournable néanmoins pour les amateurs de street art. Un peu plus au sud, au pied de la colline de Petříň, vous verrez un monument commémoratif en hommage aux victimes du régime communiste.

L’île Kampa offre une belle vue sur le pont Charles et la rive ouest de la Vltava. l’endroit est idéal pour une balade bucolique en fin de soirée.

Staré Město, la vieille ville

La vieille ville est un méandre de petites rues piétonnes et commerçantes. Les façades s’alignent avec grâce et distinction. Mosaïques, sgraffito, bas-reliefs, médaillons peints, atlantes… Gardez bien les yeux ouverts et le nez en l’air car l’architecture civile pragoise recèle de trésors et de détails surprenants.

Autour de la place Staromestske Namesti et de la statue de Jan Hus s’articulent plusieurs monuments immanquables.

L’horloge astronomique. Chaque heure, les statues mobiles des apôtres se mettent en branle. J’aime beaucoup le squelette qui sonne la cloche et le bref chant du coq qui achève ce petit spectacle en soi qui attire des centaines de spectateurs chaque heure de 10h à 22h. La tour de l’horloge, accessible pour 120K, offre un magnifique point de vue sur le centre historique. L’endroit est très achalandé la journée. N’ayez pas peur de vous faire bousculer.

L’hôtel de ville, accessible par l’office de tourisme à côté de l’Horloge, n’est pas très prisé des visiteurs, du moins pour la visite en français et en janvier. Pourtant la visite guidée (100K) vaut le détour. Pendant 1h, nous avons suivi et écouté attentivement les anecdotes d’une mamie de 84 ans qui avait bon pied, bon œil. Il est recommandé d’arriver 10 minutes avant le début de la visite car le tour commence par l’observation du mécanisme de l’horloge astronomique, vu des coulisses.

L’Église Saint-Nicolas. Un énième chef-d’œuvre baroque mais cette fois-ci gratuit.

Voir l’intérieur de Notre-Dame-de-Tyn n’a pas été des plus simples. Plusieurs fois nous nous sommes cognés contre une porte fermée, sans aucun horaire. La fois où nous avons pu y entrer gratuitement, vers 16h, l’accès était restreint car une messe y était célébrée. Beaucoup d’églises sont fermées, en particulier le midi et ont des horaires aléatoires.

Derrière Notre Dame-de-Tyn, l’église Saint-Jacques est époustouflante (gratuit). Cette église a la réputation d’être l’une des meilleures salles pour les concerts. Une fois de plus, la voir a été un vrai coup de chance tellement les heures d’ouverture sont imprévisibles et non indiquées. Les touristes ne sont pas les bienvenus (gros panneau Stop Touriste qui barre l’accès à la nef) et une grande partie de l’église n’est pas accessible. Malgré tout, de l’entrée, nous avions une magnifique vue sur les fresques du plafond et le mobilier baroque très chargé. En sortant, sur le côté gauche de l’église, il y a une petite porte. Poussez là, vous aurez accès à un petit cloître très confidentiel.

À quelques rues de là, la Tour poudrière, du gothique flamboyant, contraste avec la Maison municipale tout en art déco. À défaut d’opter pour la visite guidée de la Maison municipale, vous pourrez prendre un verre dans le café du rez-de-chaussée.

Le Klementinum. Pour 220K, la visite guidée du Klementinum comprend la splendide Bibliothèque baroque, la tour astronomique d’où l’on a un autre magnifique panorama sur la ville et la chapelle des Miroirs dont la décoration baroque est abondante. Malheureusement, la guide a oublié de nous emmener à la chapelle des Miroirs. Nous avons rectifiés le tir en nous y rendant par nous-même et en demandant à la guichetière la permission d’y entrer. Nous en avons profité pour lui acheter des billets pour un concert de musique classique qui s’y déroulait le soir même. Un moment magique à ne pas manquer. Quelle que soit l’église que vous choisirez pour votre concert, c’est un moment inoubliable.  Imaginez la chance inouïe que vous aurez d’entendre des chefs-d’œuvre du répertoire classique dans un cadre aussi époustouflant. Autour du Klementinum, les églises Saint-Sauveur, Saint-Clément et Saint François de Séraphin, toutes plus splendides les unes que les autres, proposent également des concerts.

Josefov, l’ancien ghetto juif

Un peu plus au nord de la vielle ville, on rejoint l’ancien ghetto par la très luxueuse rue de Paris. Autrefois, ce quartier était si étroit qu’il était possible de toucher les murs des maisons de chaque côté de la rue en écartant les bras. Bien sûr, aujourd’hui l’architecture est à l’image du reste de la ville, les synagogues en plus.

Ce qu’on appelle le musée juif est 7 lieux accessibles à l’achat d’un billet forfaitaire (480K). Chaque lieu permet d’en apprendre davantage sur la communauté juive via des expos thématiques. En gras, mes préférences.

  • La synagogue espagnole est la plus impressionnante d’entre toutes grâce à la richesse de sa déco hispano-mauresque. Devant l’entrée , une sculpture en hommage à Franz Kafka est aussi étrange que l’auteur à qui elle rend hommage.
  • Le cimetière juif de Prague est le plus ancien d’Europe. C’est un véritable feuilletage de tombes imbriquées les unes dans les autres, du plus bel effet sous la neige.
  • La synagogue Klaus, attenante au vieux cimetière juif
  • La synagogue Vieille Nouvelle, l’une des plus anciennes de la ville, dont l’intérieur ressemble à une petite église gothique.
  • La synagogue Pinkas est impressionnante par sa vocation commémorative : les noms de toutes les victimes de la shoah originaires de la Région recouvrent les murs intérieurs. À l’étage, des dessins d’enfants internés dans les camps sont exposés. Émotions garanties.
  • La synagogue Maïsel
  • La galerie Guttmann propose des expos temporaires.

Un peu plus excentrée, vers la gare, la synagogue de Jérusalem possède une façade remarquable de style syncrétique arobo-hispanique-art déco (accès non couvert par le billet du Musée juif – fermée en hiver).

Nové Město, la nouvelle ville

Nouvelle…enfin pas tant que ça. Ne vous attendez pas à du béton. Ce quartier, à l’image de la vieille ville, est toujours aussi remarquable : façades néo-baroques, néogothiques, néoclassiques et rues ponctuées d’art contemporain ici et là.

Près de la gare, la gigantesque place Vaclaské a été entièrement dévorée par les grandes enseignes. Pourtant elle aurait pu être belle. Elle mène à l’imposant Musée national au sud et au palais Koruna au nord. Les amateurs du sculpteur David Cerny verront une autre de ses œuvres au passage Lucerna, tandis que les fans d’art déco pourront visiter le musée Mucha.

Le quartier est surtout connu pour la célèbre Maison dansante. Avant de visiter Prague, je n’avais aucune idée de ce à quoi ressemblait la ville. La Maison dansante et le pont Charles étaient les seuls monuments qui me venaient à l’esprit quand j’essayais de me l’imaginer. Voir cette « maison » était simplement immanquable. C’était mon Prague de carte postale en quelque sorte.

À quelques pas de la Maison dansante, rue Na Zborenci près de la Mosaïc House, des sculptures étonnantes nous plongent dans un univers psychédélique : un homme et une femme accrochés aux fils électriques par leur parapluie, une mouche géante, des champignons et une grosse femme offusquée…

Vyšehrad

Un peu plus au sud de Nové Město, le quartier de Vyšehrad offre un autre beau panorama sur la ville et sur la Vltava. Au sommet de cette colline siégeait un château fort et des remparts médiévaux. Seules les fortifications subsistent. C’est ici que se trouve l’équivalent du père Lachaise pragois (gratuit). D’imposantes sépultures encadrent le cimetière dont celles de Dvorák et Mucha.

Attenante au cimetière, la cathédrale Saints-Pierre-et–Paul (50K) vaut à mon avis le détour. L’intérieur est entièrement recouvert de fresques art déco. Nous avons beaucoup aimé la richesse de sa décoration et son élégante modernité.

Du haut de la citadelle, la vue sur la Vltava est superbe. D’ailleurs, pour rejoindre Vyšehrad de la Vieille ville à pied, longez le fleuve, sur les quais. C’est une belle balade à faire, loin de la circulation, surtout l’hiver quand nul ne s’aventure de ce côté de la ville.

Nul doute, Prague est une ville extravagante qui ne vous livrera pas ses secrets en quelques jours. Chaque détour dans ce musée à ciel ouvert est un prétexte à l’émerveillement. Tant de chose reste à découvrir dans cette « capitale magique » que je ne suis pas prête d’oublier.

Pour planifier votre visite : http://www.czechtourism.com/fr/a/prague/

Pour tout savoir sur le côté pratique du voyage (transports, hébergement, achats, cuisine) consultez notre retour d’expérience.

3 Commentaires

  1. c’est une très jolie ville qui inspire la joie de vivre, avec ses richesses culturelles, des personnes très sympathiques et la bonne bouffe qu’on y mange. Autant d’éléments qui donne envie d’y aller , d’y vivre.

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