Quand nous atterrissons à l’aéroport d’Haneda, notre premier contact avec les Japonais confirme un certain nombre de stéréotypes sur la langue, la propreté exemplaire du pays et la sécurité.
À la gare centrale de Tokyo, nous validons notre JRpass et réservons notre billet de train pour Hiroshima. Le voyage en Shinkansen est une merveille.
Malgré son passé tragique. Hiroshima est une ville qui a su se reconstruire, bien au-delà des clichés. C’est une ville agréable, jeune et dynamique.
En flânant dans les galeries commerçantes du centre-ville, nous découvrons que certaines boutiques utilisent des mots français pour agrémenter leur devanture créant quelques cocasseries linguistiques. Au hasard des rues, nous découvrons les bizarreries locales : les pachinkos. Dans un espace confiné au bruit assourdissant des joueurs misent des billes dans des machines semi-flipper – semi-machine à sous. Le pachinko est un divertissement très populaire. Les jeux d’argent étant interdits au Japon, les billes (gains) sont échangées contre des lots.
Autre bizarrerie : les librairies mangas érotiques. On y trouve des bandes dessinées pornographiques pour tous les goûts, à la limite de la pornographie juvénile et de la pédophilie pour certains ouvrages.
Le lendemain, nous décidons de faire une excursion sur l’île de Miyajima. Ce petit village touristique à flanc de montagne est peuplé de daims malicieux qui n’hésitent pas à fouiller directement dans nos poches pour débusquer de la nourriture. L’île de Miyajima est célèbre pour son O-Torii flottant, une porte vermillon emblématique du Japon. Dans le temple Itsukushima-Jinja, les fidèles prient et les moines préparent des talismans de bonne fortune. Si le présage est mauvais, il est coutume de l’attacher à une petite barrière pour que vents et pluie le désagrègent. Ainsi le sort sera conjuré.
3h de randonnée, nous amène au sommet du Mont-Misen, à 535 mètres d’altitude, qui offre une vue magnifique sur les côtes alentours.
Notre dernier jour à Hiroshima se place sous le signe de l’Histoire. La visite du château nous en apprend davantage sur la situation géopolitique de la ville du 14e siècle à nos jours.
Le Parc du Mémorial de la Paix est un endroit agréable où flâner. Ses nombreux monuments commémoratifs invitent à méditer sur l’Histoire et sur l’Humanité. Le Dôme de la bombe A est le seul bâtiment dont la structure métallique a survécu au point d’impact de la bombe à 600 mètres au-dessus du sol. La Flamme de la Paix sera éteinte le jour où les hommes renonceront définitivement aux armes nucléaires (autant dire jamais). Le Monument des enfants pour la Paix fut fondé en l’honneur de Sadako Sasaki qui, suite aux radiations, développa une leucémie à 11 ans. Durant ses longues années d’hospitalisation elle réalisa des Origamis (papier plié) de Grue. Depuis sa mort des milliers d’écoliers ont poursuivi son travail. Ce sont ces origamis venus du Japon et du monde entier qui sont exposés là.
Enfin le Musée du Mémorial, qui retrace l’horreur de la journée du 6 août 1945. On y apprend que Tokyo était au nombre des cibles mais que la mer bordant la capitale manquait de profondeur. En effet en cas de reddition du Japon et d’annulation de la mission, la bombe aurait dû être larguée en mer. C’est pourquoi Hiroshima a été choisie, ses côtes étant plus profondes. Les images de la ville dévastée et des civils irradiés nous laissent sans voix. Cette journée émouvante laisse peu d’espoir en cette humanité qui semble ne jamais apprendre de ses erreurs.