Port Industriel Barcelone

Voici un sujet qui nous concerne tous : le transport maritime des marchandises, effet direct de la mondialisation. Le documentaire « Cargos, la face cachée du fret » de Denis Delestrac enquête sur le trafic maritime mondial et pointe certains faits peu connus du public : l’ambiguïté des étiquettes apposées sur nos vêtements, l’ampleur de la pollution générée et les conséquences pour l’environnement et les mammifères marins, l’exploitation des pays pauvres et le trafic de la main d’œuvre, etc… Voici les 10 choses à savoir sur cette industrie.

Veste1. Certains vêtements parcourent 48.000km avant de vous parvenir en magasin

Cette distance représente plus que la circonférence de la terre (40.075km), pour le simple coût d’un ticket de métro conclu Denis Delestrac. En effet, l‘étiquette sur vos vêtements n’indique que l’endroit où ceux-ci ont été assemblés. Mais la confection d’une simple veste peut être le résultat d’une collaboration planétaire. Le coton provient d’Amérique et il est envoyé en Inde pour être tissé et teint, quant aux boutons, ils  sont conçus au Vietnam à partir de plastique collecté en Europe puis transformé en chine.

Concernant les produits alimentaires, un poisson pourra être vendu sous le label « poisson écossais » et cela même s’il est pêché en Écosse puis transporté en Chine pour la découpe et enfin ramené en Écosse pour être vendu congelé partout dans le monde.

Au final 95% des produits expédiés à travers la planète passent par les mers ou les océans.


 Circulation2. 20 navires commerciaux émettent autant de souffre que toutes les voitures sur Terre

Il s’agit d’une catastrophe pour l’écologie sachant qu’ils sont, pour le moment, 60.000 à sillonner les océans en permanence. De plus, la marine marchande utilise les carburants les plus nocifs, résidus du raffinement du pétrole, relâchant, à elle seule, autant de CO2 que le Canada au complet.


 Glaciers et bateau3. La fonte des glaces est une aubaine pour les armateurs

Le monde prend de plus en plus conscience de la nécessité de protéger la planète et, pourtant, les armateurs repoussent toujours plus loin les limites, naviguant de plus en plus proche des pôles afin d’accélérer, par leur rejets, la fontes des glaciers dans le but de créer de nouvelles voies maritimes qui réduirons les distances et donc les coûts de transport.


 Cachalot échoué4. Le bruit des navires poussent les mammifères marins au suicide

Les basses fréquences émises par les moteurs de ces énormes navires (de la taille de 4 terrains de football) sont tellement fortes qu’elles empêchent toute communication des mammifères sous l’eau. Les animaux, bombardés par ces fréquences équivalentes à 100 réacteurs d’avion, se retrouvent désorientés et s’échouent sur les plages, seul moyen pour eux d’échapper à ce calvaire.


Biodiversité5. Ces navires participent au déséquilibre de la biodiversité

Ces bateaux sont tellement gros qu’ils ne peuvent naviguer à vide. Pour les stabiliser, leurs cales sont remplies d’eau dans un port de la planète avant de rejoindre un autre port à l’autre bout du monde, déversant l’eau accumulé, ainsi que les espèces s’y trouvant. Ces animaux se retrouvent dans un nouvel environnement, dépourvus de prédateurs naturels, devenant, de fait, des espèces invasives qui détruiront l’écosystème en place. Les espèces invasives sont responsables de 42% de la disparition des espèces dans le monde.


Pavillon6. La seule règle qui compte en haute mer est le pavillon arboré

Afin de contourner les lois et impôts de leur propre pays, les armateurs achètent donc de simples drapeaux de complaisance dans d’autres pays plus laxistes. L’organisation maritime internationale, branche des Nations Unies, est en charge de réguler le secteur. Les membres de cet organisme ont le pouvoir d’éditer de nouveaux textes et de les faire appliquer sur leurs territoires. Ironie de l’histoire, l’organisme est directement financé par ses états membres tel que le Panamá, le Liberia et les Bahamas, ceux-la même qui vendent ces fameux drapeaux de complaisance, s’assurant ainsi qu’aucune réglementation vienne entraver leur business.


Philippines7. Les Philippines vendent leur population aux armateurs

Les autorités philippiennes participent à l’exploitation de leur main d’œuvre bon marché. En plus de retirer un énorme bénéfice de la vente de drapeaux de complaisance, les autorités demandent à la population de reverser 80% de leur salaire de base dans le système. Ce sont aussi ⅓ de leurs revenus qui leur sont prélevés par le gouvernement lorsqu’ils déposent de l’argent dans les banques du pays, seul moyen pour eux d’obtenir leur rétribution. Ce sont 10 milliards de dollars qui rentrent, chaque année, dans les caisses du pays. Celui-ci encourage et développe donc cette pratique des plus lucratives.


Lingots8. L’entreprise maritime serait aussi lucrative que des fortunes comme Bill Gates

Il s’agit la d’un secret bien gardé mais bon nombre d’armateurs auraient profité de la faiblesse de certains pays pour réaliser leur fortune. Les revenus annuels de ces sociétés, enregistrées en Europe et en Asie, dépassent les 450.000 milliards d’euros, soit plus que le budget national de la France. Par exemple, le conglomérat danois Maersk, le plus grand armateur de porte-conteneurs au monde, emploie 90.000 personnes dans 130 pays et le groupe est également dans le business du pétrole et du gaz.

John Fredriksen, magnat norvégien, possède la plus grande flotte de tankers au monde. L’une de ses sociétés, située aux Bermudes, déplace plus de la moitié du pétrole brut vendu sur la planèteDans les années 80, il profita du conflit Iran-Irak pour établir sa fortune. Sous contrat avec le régime des Ayatollahs, il aurait mis son 1er tanker à disposition de l’Iran et permit au pays, sous embargo, de continuer à vendre son pétrole et à financer ses armes. Plus tard, il fut soupçonné d’avoir volé l’équivalant de 10 millions de dollars de pétrole à ses clients afin d’alimenter les moteurs de ses navires. Il n’a pourtant jamais été condamné.


Naufrage9. Un naufrage a lieu tous les 3 jours

Le métier de marin est le second métier le plus dangereux au monde. Les armateurs sont régis par les lois de leur drapeau, permettant ainsi d’éviter l’entretien régulier de leurs navires. Bon nombre de marins travaillent plus de 70 heures par semaine et 60% des accidents de navigation sont dus à une erreur humaine.


Petrole en mer10. 5.000 tonnes de produits toxiques sont déversées chaque jour dans l’eau

Les marées noires surgissent principalement en haute mer et ne sont, par conséquent, pas médiatisées. Chaque année 150.000 tonnes de pétrole brut contaminent les océans. Il existe également le dégazage. Ces rejets des navires utilisant du fioul et ces déballastages sauvages posent de gros problèmes pour l’écologie, car cela rejette à l’eau 1,8 millions de tonnes de polluants par an. À Newark, aux États-Unis, 1 personne sur 4 est asthmatique aux abords des zones portuaires. De plus, les vieux navires sont abandonnés sur les côtes indiennes et au Bangladesh.


En tant que voyageurs et amoureux de la nature nous nous devons d’adopter une attitude plus responsable. Le transport maritime participe de façon très importante au réchauffement climatique et pourtant il fut absent de l’accord de Paris sur le climat. Cette liste n’est pas exhaustive et le réalisateur termine en suggérant une piste de réflexion pour nous amener à changer nos habitudes de consommation : la création d’une étiquette pour les vêtements, qui permettrait de connaître, exactement, la provenance de chaque matériaux utilisés ainsi que la distance parcourue. Je vous invite à découvrir, vous même, ce reportage.

Bien d’autres idées peuvent être développées : recycler, réparer, donner une seconde vie aux choses usagées, acheter local et manger, autant que possible, des produits de saisons ou encore ne pas se laisser séduire par le marketing de masse et la surconsommation.

Et vous quels sont vos actions pour préserver l’environnement ?

 

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